La récente campagne publicitaire 2023-2024 de Chamonix-Mont-Blanc Tourisme a largement attiré l’attention et suscité des réactions mitigées, en raison de son utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour la création d’une partie du contenu. Les avis sont partagés entre les mérites et les limites de cette technologie dans le domaine de la communication.
L’intelligence artificielle au cœur des polémiques
Parmi les quatre affiches réalisées pour la promotion de Chamonix et de ses activités hivernales, certaines utilisent une combinaison d’images réelles et de personnages ou d’animaux générés par IA, comme MidJourney. La mention « image generated by AI, enhanced by humans » sur ces affiches a alimenté un débat intense entre ceux qui félicitent Chamonix-Mont-Blanc Tourisme pour sa démarche innovante et transparente, et ceux qui critiquent ce choix pour diverses raisons. Dans un contexte où l’IA fait craindre la suppression d’emplois dans des domaines traditionnellement créatifs tels que la photographie et le graphisme, certains internautes ont exprimé leur désaccord avec l’utilisation de cette technologie. Pourtant, selon Nicolas Durochat, directeur de Chamonix-Mont-Blanc Tourisme, il ne s’agit pas tant de « détruire » des emplois que de travailler avec des professionnels qui savent comment utiliser l’IA à bon escient et en tirer parti.
Le choix de l’innovation dans la communication
OK.
Donc la flemme de prendre une photo d’une montagne à Chamonix pour une pub sur Chamonix. pic.twitter.com/FkMOD8B3Jz— Nicolas Deneschau (@Nicozilla_FR) November 17, 2023
L’utilisation de l’IA pour la campagne publicitaire de Chamonix représente un pas audacieux vers l’innovation technologique. Les visuels surprenants, combinant paysages réels et animaux sauvages générés par IA, ont un but clair : rappeler aux visiteurs le lien étroit entre l’être humain et la nature, ainsi que la nécessité de préserver les écosystèmes fragiles dans lesquels ces animaux vivent. En réalité, les images réalisées avec l’IA sont toujours retravaillées par une équipe de professionnels pour peaufiner leur apparence et leur intégration avec les photographies traditionnelles. Si certains auteurs critiquent cette démarche, d’autres voient plutôt une collaboration saine et créative entre hommes et machines.
Retour sur investissement : quel bilan pour la campagne ?
Au-delà des polémiques et des opinions divergentes, il est indéniable que la campagne publicitaire de Chamonix a réussi à susciter l’intérêt du public, faisant parler d’elle sur les réseaux sociaux et atteignant une large audience. Avec plus de 850 000 vues en seulement 24 heures, cet effet viral contribue à renforcer la notoriété de la région et incite davantage de personnes à la découvrir. Malgré certaines réactions négatives, Nicolas Durochat estime que l’attention portée sur cette campagne constitue une forme de publicité gratuite pour Chamonix-Mont-Blanc Tourisme et que le buzz généré compensera largement les éventuelles critiques.
Et demain : l’IA dans la publicité, une tendance en devenir ?
Là où certains y voient un danger pour les professions créatives traditionnelles, d’autres perçoivent cette nouvelle approche comme une opportunité de réinventer la communication et de repousser ses limites. La campagne de Chamonix pourrait ainsi constituer un exemple précurseur pour l’avenir de la publicité touristique, mêlant intelligence artificielle et intervention humaine. Il reste à surveiller si d’autres acteurs du secteur se laisseront tenter par cette tendance naissante et si l’IA continuera de faire sa place dans la création publicitaire. Dans tous les cas, la controverse engendrée par la campagne de Chamonix montre qu’il est essentiel de trouver un équilibre entre innovation technologique et respect des valeurs et des attentes du public.