La loi NO FAKES : protection contre les deepfakes ou menace pour la liberté sur internet ?

Publié le 26 juin 2025 à 09h03
modifié le 26 juin 2025 à 09h03
Hugo Mollet
Hugo Mollet
Rédacteur en chef pour la rédaction média d'idax, 36 ans et dans l'édition web depuis plus de 18 ans. Passionné par l'IA depuis de nombreuses années.

L’essor des technologies numériques engendre des répercussions considérables sur la société. La loi NO FAKES pourrait marquer un tournant décisif dans ce paysage. Cette législation prétend lutter contre les deepfakes, des contenus générés par des intelligences artificielles, souvent nuisibles. Pourtant, ce texte suscite de vives inquiétudes quant à ses implications en matière de liberté d’expression sur internet.

Les dérives potentielles d’un cadre législatif trop coercitif soulèvent des doutes quant à l’équilibre entre sécurité et liberté. La question du mieux-vivre numérique se pose avec acuité, alors que les systèmes de filtrage proposés pourraient faire peser une ombre sur l’innovation. Évaluer cette loi demande un regard critique sur ses conséquences à long terme dans un univers déjà marqué par des tensions technologiques.

Contexte de la loi NO FAKES

La loi NO FAKES, officiellement désignée sous le nom de Nurture Originals, Foster Art, and Keep Entertainment Safe Act, a initialement été conçue pour répondre à la prolifération des deepfakes en ligne. Ce texte législatif vise à protéger les individus, notamment les célébrités, contre l’utilisation non autorisée de leur image dans des vidéos manipulées. Alors que l’objectif semblait louable, les implications de cette loi se sont rapidement complexifiées, suscitant des inquiétudes parmi les défenseurs des droits numériques.

Une transformation inquiétante

Ce qui a commencé comme une tentative raisonnable de protéger les personnes contre des vidéos trompeuses a pris une tournure préoccupante. Les critiques soulignent que la loi NO FAKES s’est transformée en un cadre de censure potentielle. Loin de se limiter à la protection des individus, le texte propose des mesures qui pourraient avoir des conséquences dévastatrices sur la liberté d’expression sur internet.

Un cadre de censure engendré par la loi

Selon l’Electronic Frontier Foundation, la loi NO FAKES met en place un système de licence d’image fédérale qui pourrait alourdir les obligations des plateformes en ligne. Cette réforme ne se limite pas à la protection d’images, elle entreprend une surveillance des contenus, incitant les plateformes à éliminer tout contenu jugé problématique. Les plateformes seront également contraintes d’implémenter des systèmes empêchant le téléchargement de contenus similaires à ceux qui ont été retirés, ce qui soulève de nombreuses interrogations quant à leur efficacité.

Un impact profond sur l’innovation

Un point particulièrement alarmant réside dans l’impact potentiel de la loi NO FAKES sur les outils de création numériques. La législation ne vise pas uniquement le contenu nuisible ; elle pourrait également interdire des outils de développement utilisés pour créer des images. Les startups, en particulier celles basées au Royaume-Uni, risquent d’être confrontées à des coûts juridiques prohibitifs, limitant ainsi leur capacité à innover et à se développer sur le marché.

Des filtres de contenu inadaptés

La loi imposera des filtres de contenu, semblables à ceux utilisés sur les systèmes de ContentID de YouTube, qui se sont révélés peu fiables. Ces systèmes sont souvent connus pour bloquer des contenus légitimes, y compris des performances artistiques et des créations respectant les règles du droit d’auteur. La tendance de sur-censure risque de nuire à la créativité et au partage d’informations sur l’internet.

Menace à la liberté d’expression

Un autre aspect négatif de la loi réside dans sa capacité à mettre en péril l’identité des utilisateurs anonymes. En effet, la législation permettrait d’obtenir des assignations à comparaître de manière facilitée, ce qui pourrait conduire à la divulgation non sécurisée des données personnelles. Cette procédure pourrait être exploitée pour harceler des utilisateurs critiquant des pratiques cela incitant à une atmosphère de peur et de silence autour des commentaires sensibles.

Des conséquences juridiques disproportionnées

Alors que la loi transforme ostensiblement le paysage numérique, elle laisse entrevoir des conséquences juridiques néfastes pour les petites entreprises. Les géants de la technologie, bien mieux armés pour absorber les coûts de conformité, pourraient voir leur position sur le marché se renforcer, alors que les nouveaux entrants risquent d’être repoussés loin du marché. Ce phénomène alimente une concentration de pouvoir parmi les grands acteurs du secteur technologique.

Un cadre législatif controversé

La science politique a souvent été témoin de législations qui, sous le prétexte d’encadrer de grandes entreprises, finissent par favoriser celles-ci tout en étouffant la concurrence. L’histoire de la réglementation technologique démontre que des intentions de régulation peuvent se retourner contre les petites entreprises, rendant toute entrée sur le marché intenable. Les défis d’application sont également significatifs, rendant le contrôle des contenus sur les plateformes en ligne quasi impossible.

Appels à la vigilance et à l’action

Les semaines à venir se révèlent déterminantes alors que la loi NO FAKES avance dans le processus législatif. La communauté numérique doit rester attentive aux développements, car les implications de ce projet de loi pour la liberté sur internet et l’innovation pourraient être profondes et durables. Les discussions autour de la censure et de la liberté d’expression gagnent en urgence, appelant à un équilibre entre protection et droits fondamentaux.

Pour des exemples récents illustrant l’impact des deepfakes, des cas tels que l’affaire de Cyprien et la réaction de Juliette de Causans lors des élections montrent à quel point ces questions sont d’actualité. Les abus liés à l’IA, comme signalé par Eric Schmidt, ajoutent une couche de complexité au débat sur la sécurité numérique.

Ces enjeux reflètent les préoccupations croissantes quant à l’utilisation de l’IA, tout en soulignant l’importance d’outils comme ceux d’édition mentionnés dans cet article sur Instagram. Parallèlement, des initiatives au Royaume-Uni cherchent à contrer les deepfakes à connotation sexuelle, comme le montre ce développement récemment mis en avant.

Foire aux questions sur la loi NO FAKES : protection contre les deepfakes ou menace pour la liberté sur internet ?

Qu’est-ce que la loi NO FAKES ?
La loi NO FAKES est un projet de loi destiné à protéger les individus contre l’utilisation non autorisée de leurs images et à réguler les contenus générés par l’IA, en particulier les deepfakes.

Comment la loi NO FAKES impacte-t-elle les plateformes de médias sociaux ?
Elle oblige les plateformes à mettre en place des systèmes de filtrage qui peuvent affecter leur fonctionnement, potentiellement entraînant une censure excessive de contenus légitimes.

Quels sont les risques de censure associés à la loi NO FAKES ?
Le texte de la loi pourrait entraîner une suppression injustifiée de contenus variés et nuire à la liberté d’expression en raison de la complexité de la mise en œuvre des filtres de contenu.

Est-ce que la loi NO FAKES protège les droits des utilisateurs anonymes sur internet ?
Non, la loi inclut des dispositions qui pourraient exposer les utilisateurs anonymes en permettant la divulgation de leurs informations sans preuves suffisantes, augmentant ainsi les risques de harcèlement.

Quelles mesures la loi NO FAKES propose-t-elle pour lutter contre les deepfakes ?
Elle vise à établir un cadre de régulation stricte et un système de licences pour les images, mais cela pourrait se transformer en censure excessive, éloignant l’objectif initial de protection.

Comment la loi NO FAKES affecte-t-elle l’innovation dans le secteur de l’IA ?
Les restrictions sur les outils et logiciels utilisés pour créer des contenus pourraient freiner l’innovation, limitant les opportunités pour les nouvelles entreprises dans le domaine de l’IA.

Les utilisateurs peuvent-ils contester les décisions prises par les plateformes concernant la suppression de contenu ?
Bien que cela soit théoriquement possible, le processus pourrait être complexe et désavantageux pour les petites entreprises, qui risquent de subir des pertes significatives sans possibilité de recours effectif.

En quoi la loi NO FAKES diffère-t-elle d’autres législations sur la protection de la vie privée ?
Contrairement à d’autres lois qui se concentrent sur la protection des données personnelles, la loi NO FAKES élargit son scope pour inclure la régulation des contenus générés par IA, ce qui soulève des préoccupations en matière de liberté d’expression.

Quels avantages pourraient découler de l’application de la loi NO FAKES ?
En théorie, la loi pourrait renforcer la protection des individus contre des abus en ligne, mais les implications négatives sur la liberté d’expression et l’innovation pourraient compenser ces bénéfices.

La loi NO FAKES pourrait-elle empêcher la création de contenus satiriques ou parodiques ?
Bien qu’il existe des exclusions pour la satire et la parodie, la mise en œuvre algorithmique de ces distinctions pourrait conduire à une censure involontaire de tels contenus.

Hugo Mollet
Hugo Mollet
Rédacteur en chef pour la rédaction média d'idax, 36 ans et dans l'édition web depuis plus de 18 ans. Passionné par l'IA depuis de nombreuses années.
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