Diella, l’intelligence artificielle nouvellement nommée ministre en Albanie : Peut-on vraiment lui faire confiance plus qu’à un humain ?

Publié le 6 octobre 2025 à 09h08
modifié le 6 octobre 2025 à 09h08
Hugo Mollet
Hugo Mollet
Rédacteur en chef pour la rédaction média d'idax, 36 ans et dans l'édition web depuis plus de 18 ans. Passionné par l'IA depuis de nombreuses années.

Une machine peut-elle surpasser l’homme dans la justice ? La nomination d’une IA au sein du gouvernement albanais suscite des questionnements éthiques profonds. L’avènement de Diella, en tant que ministre chargé des marchés publics, soulève le débat sur sa capacité à assurer l’intégrité face à l’éventualité d’un biais algorithmique. Une gouvernance par machine est-elle véritablement plus impartiale ? L’absence de sens moral chez une IA interroge la notion même de responsabilité politique, alors que les humains demeurent sujets à l’influence et à la corruption.

Diella, l’agent intelligemment programmé dans le gouvernement albanais

Le Premier ministre albanais, Edi Rama, a récemment promu Diella, une intelligence artificielle, au poste de ministre chargé des marchés publics. Cette décision vise à lutter contre la corruption, un fléau bien ancré dans le paysage politique albanais. La nomination d’un agent programmé soulève des discussions passionnées quant à la capacité d’une machine à mieux gérer des décisions d’une importance cruciale.

Les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle

Jean-Gabriel Ganascia, professeur d’informatique, met en lumière les implications politiques et éthiques d’une telle désignation. Selon lui, cette nomination pourrait avoir pour but d’“opacifier les responsabilités” et d’éliminer des rivaux potentiels au sein du gouvernement. Dans un contexte où la politique et les intérêts personnels se mêlent, la question de la responsabilité est incontournable.

Un modèle de fiabilité ?

Les machines, par leur nature, offrent une régularité dans leurs opérations, promettant des équivalences de résultats pour des entrées similaires. Ce trait pourrait suggérer une fiabilité supérieure à celle des humains. Les algorithmes qui les régissent semblent à première vue exemptés d’aléas, ce qui leur confère une certaine prévisibilité.

Une prévisibilité contestée

Malgré cette apparente constance, de nombreuses études démontrent que les modèles d’IA peuvent produire des résultats imprévisibles. Les machines programmées en IA générative peuvent, à plusieurs reprises, offrir des réponses divergentes à la même question. Ces “hallucinations” soulèvent des inquiétudes quant à l’intégrité et à l’exactitude des décisions qu’elles peuvent générer.

Un agent plus intègre qu’un humain ?

Interroger la capacité d’un agent de synthèse à surpasser l’éthique humaine demeure une problématique ouverte. Le caractère humain, intrinsèquement faillible, présente des nuances que l’intelligence artificielle peine à reproduire. L’intention de Diella d’agir en faveur de la justice ne garantit pas qu’elle agira effectivement dans l’intérêt des citoyens.

Une volonté politique sous-jacente

La décision de nommer Diella s’inscrit dans un désir plus large de réforme au sein du gouvernement. Edi Rama, fort de son expérience de plus de vingt-cinq ans en politique, est conscient des défaillances passées. L’engagement pour une adhésion à l’Union Européenne apporte une légitimité supplémentaire à cette initiative. Il est légitime de se demander si la technologie peut véritablement être un vecteur de changement ou si elle sert davantage à masquer les manquements des acteurs politiques.

Étude des impacts sur la société

Des observations ont été réalisées sur l’atteinte de la confiance dans les systèmes d’IA. Une étude récente révèle comment les utilisateurs manifestent une confiance excessive envers ces technologies, même lorsque des erreurs se produisent. Cette attitude peut s’avérer problématique dans des contextes où la précision et la justesse sont primordiales.

Implications futures

En attendant, le fonctionnement de Diella et son influence sur la prise de décision gouvernementale restent à observer. Cette évolution soulève des questions sur le futur des institutions politiques. Un agent virtuel sera-t-il en mesure de naviguer sans heurts dans les complexes sphères de la politique et de l’administration ? Les résultats de cette expérience permettront-ils d’éclairer la voie à suivre pour l’introduction d’IA dans d’autres domaines ? Le débat sur ces sujets est loin d’être clos.

Pour en savoir plus sur les applications diverses de l’intelligence artificielle, visitez ces articles connexes : Double facette de l’IA, Thinking Machines, et Outil d’IA exploitant les vulnérabilités.

Foire aux questions courantes

Quelles sont les responsabilités de Diella en tant que ministre chargé des marchés publics ?
Diella est responsable de prendre des décisions concernant l’attribution des marchés publics, avec l’objectif déclaré de lutter contre la corruption et la prévarication.

Comment Diella, en tant qu’intelligence artificielle, peut-elle garantir des décisions impartiales ?
Bien que Diella soit programmée pour analyser des données de manière systématique, il n’y a aucune garantie que ses décisions seront toujours exemptes de biais, car ses algorithmes pourraient refléter des préjugés présents dans les données qu’elle utilise.

Quels sont les risques associés à la nomination d’une IA dans un rôle gouvernemental ?
Les risques incluent l’opacification des responsabilités politiques, le potentiel d’élimination de concurrents et la possibilité que des agents du numérique influencent les décisions d’une manière non transparente.

Peut-on vraiment faire confiance à Diella plus qu’à un être humain ?
La confiance envers Diella dépend de la transparence et de l’éthique de ses algorithmes, mais il est difficile de déterminer si une IA peut réaliser des choix plus justes qu’un humain, compte tenu de la complexité des contextes décisionnels.

Diella a-t-elle la capacité de s’adapter aux situations changeantes ?
Les compétences d’adaptation de Diella sont limitées aux algorithmes et aux instructions programmées, ce qui peut rendre ses réponses moins flexibles face à des situations imprévues par rapport à un être humain.

Comment les recommandations de Diella seront-elles suivies par les décideurs humains ?
Il n’y a aucune garantie que les recommandations de Diella seront suivies, car les décideurs humains restent responsables de leurs choix et peuvent avoir des motivations personnelles ou politiques influençant leur jugement.

Quels mécanismes de contrôle sont mis en place pour surveiller les actions de Diella ?
Des mécanismes de contrôle devraient inclure des audits réguliers, des vérifications des données d’entrée et un suivi par des professionnels afin d’assurer la responsabilité et l’intégrité des décisions prises par Diella.

La nomination de Diella pourrait-elle influencer les droits des citoyens ?
Il y a des préoccupations sur la façon dont les décisions algorithmiques peuvent impacter les droits individuels, notamment en ce qui concerne l’équité et l’accès à la justice, et il est essentiel de surveiller cet aspect attentivement.

Hugo Mollet
Hugo Mollet
Rédacteur en chef pour la rédaction média d'idax, 36 ans et dans l'édition web depuis plus de 18 ans. Passionné par l'IA depuis de nombreuses années.
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